Déclaration commune CGT / FSU
Caen, le 10 novembre 2009
Fruit d’un lent cheminement, moment d’un long processus, le colloque FSU / CGT « refonder l’éducation permanente pour une formation émancipatrice tout au long de la vie », tenu ce jour à Caen, était à la fois opportun et nécessaire.
Opportun parce que les politiques suivies mènent le système éducatif à l’impasse, accentuent la reproduction sociale, au lieu d’être un outil de promotion. La massification de l’enseignement secondaire et supérieur ne s’est pas suffisamment traduite par une démocratisation.
La crise économique et sociale est aussi le résultat de la dévalorisation du travail, des trop faibles salaires, de l’insuffisance des investissements, en particulier dans l’éducation, la recherche et la formation continue. Les déficits de compétences dans les entreprises, les pertes de savoir-faire individuels et collectifs provoquent des goulets d’étranglement et constituent des obstacles au développement économique.
Notre initiative était nécessaire car les problèmes ne se posent plus à la même échelle que précédemment. Après la mise en place de l’école obligatoire, laïque et gratuite, après l’allongement progressif de la scolarité obligatoire, nous devons maintenant penser mieux l’éducation permanente à l’échelle de toute une vie.
Nous avons besoin de construire un vrai continuum de formation, une formation tout au long de la vie qui s’appuie sur une formation initiale solide pour tous. Nous aurons besoin d’intervenir pour élever le niveau des qualifications et imposer l’investissement massif dans l’éducation, la formation, la recherche, la culture pour ouvrir une nouvelle période de développement. C’est nécessaire à la fois pour permettre des parcours de vie non prédéterminés par la formation initiale et des parcours professionnels ouverts et divers. C’est nécessaire dans l’intérêt de la personne, de l’entreprise et de la nation.
Le syndicalisme est devant ses responsabilités pour agir et gagner dans les luttes revendicatives les réponses aux besoins économiques et sociaux. Pour relever ce défi nous ne pourrons travailler seuls. La formation tout au long de la vie pose en effet l’exigence d’orienter différemment l’ensemble des financements, des entreprises, des régions et de l’Etat.
La CGT et la FSU font partie des forces sociales qui veulent porter cette ambition émancipatrice pour le système d’éducation et de formation dans notre pays et ce grand projet d’éducation permanente. De l’intervention de l’ensemble des forces sociales, dépendra l’édification d’une formation réellement émancipatrice.
Conscients des enjeux et de leurs responsabilités, nos deux organisations syndicales conviennent d’un travail permanent en commun pour forger les outils d’une intervention efficace sur cet objectif.