Veuillez trouver ci dessous la présentation du stage organisé par la FSU Val d’Oise. En pièce jointe un modèle d’autorisation d’absence, Attention ces dernières sont à déposer 1 mois à l’avance soit avant le 8 février 2012
Dans le contexte actuel de crise économique, l’éducation doit être pensée comme un investissement, une nécessité pour la constitution d’une société plus solidaire, plus juste, plus égalitaire. Investir dans l’école doit être une chance pour la nation. Or, aujourd’hui, l’éducation est présentée comme une charge dont on doit trouver par quels moyens il est possible d’en réduire les coûts. Christian Laval, le matin, nous présentera son nouveau livre « La Nouvelle Ecole Capitaliste » en liant les réformes aux évolutions économiques et sociales, encadrées par les contraintes imposées de la mondialisation et des politiques néolibérales. Gérard Grosse, l’après-midi, envisagera quant à lui les conséquences directes de ces réformes pour les personnels de l’éducation et les transformations du rapport au travail.
Les nouvelles réformes de l’école : 9h-12h Le travail en questions : 13h00-16h00
Christian LAVAL : « Les « réformes » de l’école et de l’université ne sont pas faites pour démocratiser l’enseignement mais pour imposer un nouveau modèle d’institution que nous appelons la nouvelle école capitaliste. Cette nouvelle école a pour originalité son incorporation complète au système économique tel qu’il est, et, parallèlement, l’importation en son sein des techniques et principes propres au secteur privé de l’économie. Conçue comme une entreprise vouée à la production de « capital humain », elle doit être gérée comme une entreprise privée déployant son activité sur un marché concurrentiel. Les politiques actuellement menées dans l’enseignement visent à construire cette concurrence et à façonner les établissements selon des normes managériales. Cette mutation atteint désormais le cœur même du métier. Ce cœur c’est l’enseignement lui-même. La nouvelle école capitaliste n’entend plus transmettre des « connaissances » mais doter la future main d’œuvre de compétences opérationnelles. Concevoir et transformer les systèmes d’enseignement comme des entreprises exclusivement dédiées à la production du capital humain signifie que la norme générale à laquelle tout dans l’école doit se subordonner est celle de l’employabilité. Cette nouvelle norme remplace l’idéal de l’émancipation héritée des Lumières. »
Gérard GROSSE : « La reconfiguration de l’école qui se poursuit en dépit des résistances vise à en réduire le coût et à faire sauter le « verrou » des statuts du personnel. Elle vise aussi à « soumettre » le travail. Densification du travail, diversification des tâches, multiplication des injonctions, déstabilisation des personnels par la mise en concurrence (pour obtenir des heures dédoublées, le financement d’un projet, la « bonne note » du chef d’établissement, etc.), cette reconfiguration affecte le travail des enseignants. Il leur est enjoint « d’en-haut » à la fois de faire du chiffre, d’innover, de faire de l’aide individualisée, dans un contexte de réduction des postes et d’alourdissement des effectifs. L’empêchement où ils se trouvent placés de faire un « bon travail », ou même simplement de discuter des critères d’un « bon travail » génère désarroi, mal-être, souffrance. Nombreux sont ceux qui souhaitent changer de métier. Nombreux aussi ceux qui tâchent, notamment par l’action syndicale, « reprendre la main ».