Rappelons les faits : à la fin du moi de mai, le secrétaire général de l’enseignement catholique « découvre » que les nouveaux programmes de SVT ont une « dimension idéologique ». La polémique enfle quelque temps plus tard quand des députés de la Droite Populaire, proche du Front National, décident de porter l’estoc et interpellent le ministre de l’éducation tout en s’autorisant à demander aux chefs d’établissement ainsi qu’aux parents d’élèves « à ne pas acheter les manuels qui ne respecteraient pas les directives ministérielles ». En effet, depuis la rentrée scolaire, les élèves de Premières ES et L vont découvrir un nouveau point au programme : la question du genre et l’orientation sexuelle. Dans le chapitre intitulé « Devenir homme ou femme » la Direction générale de l’enseignement scolaire précise dans le Bulletin officiel du 30 septembre 2010 que si l’on naît homme ou femme, l’orientation sexuelle peut évoluer autrement que vers l’hétérosexualité et que cette orientation sexuelle fait partie de la « sphère privée ». Vade Rétro Satanas s’indigne la Droite catholique !
La réaction du SNES-FSU ne se fait pas attendre qui déclare le 10 juin que « les esprits chagrins réactionnaires qui luttèrent et continuent de lutter contre la contraception et l’avortement, instrumentalisent aujourd’hui l’école pour médiatiser leur croisade contre l’homosexualité. »
Que disent ces fameux programmes ? « L’identité sexuelle est le fait de se sentir totalement homme ou femme. Cette identité dépend d’une part du genre conféré à la naissance, d’autre part du conditionnement social…L’orientation sexuelle se révèle le plus souvent au moment de l’adolescence et elle révèle totalement de l’intimité des personnes. »
Dans cette polémique, la droite retrouve son terrain favori de remise en cause tout azimut des chemins parcourus depuis les années 70. On entend encore Simone de Beauvoir qui nous disait (et nous dit toujours) que l’on ne naît pas femme mais qu’on le devient ou Gianni Rodari qui du Côté des Petites Filles affirmaient que l’éducation des enfants étaient une éducation sexuée.
La théorie du genre va encore plus loin quand elle affirme que les valeurs de féminité ou de masculinité sont variables suivant les cultures, et qu’il n’y a pas un type mâle ou femelle mais des féminités et des masculinités.
Quand on veut établir des normes, on rejette les homosexuels, les bisexuels ou transsexuels vers les catégories de la maladie mentale ou la perversité.
Il est grand temps de freiner ces avancées réactionnaires et de faire vivre la laïcité à l’école.