Communiqué FSU
Les Lilas, le 5 décembre 2009
Alors que le gouvernement poursuit son programme de milliers de suppressions de postes et de précarisation accrue dans l’ensemble du système éducatif, alors que des mobilisations se développent qui expriment les inquiétudes des lycéens et des personnels, le ministre de l’Education a annoncé sa volonté de clore dès le jeudi 10 décembre avec la réunion du CSE la phase de consultation sur la réforme des voies générale et technologique du lycée.
La FSU s’élève contre ce passage en force et dénonce des projets dangereux pour l’avenir des jeunes et du système éducatif :
* accentuant l’autonomie des établissements (collèges et lycées) et risquant ainsi de creuser encore les inégalités entre établissements et leur mise en concurrence, déjà à l’oeuvre avec la libéralisation de la carte scolaire ;
* renforçant les prérogatives du chef d’établissement et son autorité sur les personnels, notamment au niveau pédagogique, et installant une hiérarchie intermédiaire désignée par le chef d’établissement ;
* renvoyant à l’établissement la répartition suivant les disciplines des heures dévolues aux TP, TD et travaux en groupes (le volume horaire ainsi géré localement représenterait près du tiers de l’horaire d’un élève de seconde) ;
* diminuant des horaires disciplinaires et dénaturant des disciplines,
* organisant des glissements de missions des personnels, avec en premier lieu ce qui concerne l’orientation ;
* entretenant l’illusion de lutter contre la difficulté en instaurant des stages de remise à niveau pendant les vacances et en oubliant de répondre à la demande prioritaire des personnels de l’amélioration de leurs conditions de travail dans la classe.
Alors que la formation et l’accompagnement des lycéens, essentiels entre autre pour l’accès et la réussite dans l’enseignement supérieur, nécessitent des équipes pluridisciplinaires complètes au sein des établissements et des effectifs par classe réduits, c’est le contraire qui se prépare.
Cette réforme s’inscrit dans la logique des choix qui ont présidé à la loi LRU dans l’enseignement supérieur et la réforme de la voie professionnelle du lycée ; elle prépare aussi de nombreuses suppressions de postes dans les lycées à la rentrée 2011.
La FSU demande au ministre de ne pas présenter cet ensemble de textes au CSE du 10 décembre et de reprendre les discussions sur d’autres bases.
La FSU milite pour une réforme qui assure plus d’efficacité et plus de justice pendant le temps scolaire, une relance de la démocratisation de l’accès au baccalauréat par la poursuite d’études positive de tous les jeunes dans les lycées généraux, technologiques et professionnels et leur réussite. Elle considère qu’il faut donner un coup d’arrêt à ce nouveau passage en force dans l’éducation. Elle soutient les actions de ses syndicats et contribuera à les amplifier.