Le Parlement vient de proroger pour la sixième fois consécutive l’état d’urgence et examine un énième projet de loi anti-terroriste qui installera durablement dans le droit commun des mesures emblématiques de ce régime d’exception.
S’il est désormais établi que cet arsenal sécuritaire n’a qu’un effet très relatif dans la lutte contre le terrorisme, il porte gravement atteinte aux libertés individuelles et collectives de tou.te.s les citoyen.ne.s, en l’absence de délits, sur des critères flous, sans aucun contrôle judiciaire digne de ce nom : liberté d’aller et venir, de se réunir, de manifester…
La multiplication de ces dispositifs donne parfois lieu à des abus de la part de préfets et des forces de l’ordre et ce sont les citoyen.ne.s qui, en premier lieu, en subissent les conséquences.
Les dernières lois sont venues renforcer encore davantage les possibilités de contrôles d’identité, de palpation, de fouilles de bagages ainsi que l’usage des armes par les forces de l’ordre et ont alourdi les peines pour outrage et rébellion à leur encontre. Or, les pouvoirs de plus en plus exorbitants des forces de l’ordre multiplient d’autant les risques de bavures, de violences policières, d’abus de pouvoir et de contrôles au faciès dont les premières victimes sont majoritairement les jeunes issus des quartiers populaires, mais aussi les militants politiques et syndicaux.
Par ailleurs, des personnels de la fonction publique, comme les travailleur.euse.s sociaux.ales et des équipes éducatives de la Protection Judiciaire de la Jeunesse sont mis à contribution, pourtant soumis au secret professionnel, pour fournir des renseignements, des craintes, des ressentis sur des comportements suspicieux. Ceci vient nécessairement dévoyer leurs missions.
Pour toutes ces raisons la FSU exige la levée de l’état d’urgence et réaffirme avec force son opposition à l’intégration de ces dispositions dans le droit commun.