Le collectif   Nos services publics   publie son troisième rapport annuel, consacré à l’égalité d’accès aux services publics.

 Intitulé « Un service public pour tous et toutes, vraiment ? Quand les inégalités face aux services publics dépassent la question territoriale” , ce rapport interroge la capacité réelle de l’action publique à garantir l’accès aux droits fondamentaux – santé, éducation, logement, eau, services administratifs – pour toutes et tous, quels que soient le territoire, la situation sociale ou les parcours de vie.

À travers une démarche interdisciplinaire mêlant données statistiques, analyses juridiques et témoignages de terrain, le rapport met en lumière une réalité préoccupante : l’accès aux services publics se fragmente, se complexifie, et tend à creuser les inégalités sociales et territoriales.

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1️⃣ Le patrimoine de ceux qui en ont déjà ? Un accès aux services publics de plus en plus difficile.

Le recul des implantations territoriales de services publics « historiques » (guichets, poste, éducation)  sans être uniforme, a été marqué sur les 40 dernières années. Sa compensation par la présence de maisons France services, si elle permet un retour de l’accompagnement humain, souffre de limites réelles et en particulier pour les publics les plus vulnérables. L’implantation territoriale ne suffit pas à garantir l’accès aux services publics, et l’accès aux services n’est qu’une dimension de l’accès effectif aux droits.

2️⃣ Ni France des villes, ni France des champs, mais un recul de l’accès aux services publics qui nourrit des inégalités sociales.

Il conduit tout d’abord à un recul des droits : renoncement aux soins, accès limité au logement social ou à l’eau, non-recours aux droits sociaux. Si l’Outre-mer, les territoires ruraux enclavés ou les quartiers populaires sont tendanciellement délaissés, les fractures sociales analysées ne recoupent pas la distinction schématique « rural / urbain », mais laissent plutôt place à une multiplication des clivages et exclusions. La présence sur le territoire ne suffit pas à l’effectivité des droits. Le rapport identifie trois types de freins majeurs à l’accès réel aux services publics : des modalités d’accès parfois, notamment lié à la dématérialisation des démarches ; des freins financiers, des freins culturels et sociaux.

3️⃣ Et si l’égalité devenait un objectif ? Des leviers identifiés pour endiguer cette aggravation des inégalités

Nous identifions des mécanismes institutionnels qui tendent non pas à compenser ces inégalités mais à les aggraver automatiquement, en particulier dans l’allocation des moyens aux services publics. Sont notamment concernées :

  • l’affectation des professionnels, les moins expérimentés et les moins payés étant plus nombreux dans les endroits réputés les plus difficiles ;

  • la multiplication des financement par projets, qui donnent tendanciellement plus aux services publics les mieux dotés,

  • ou encore les mouvements de décentralisation qui n’ont pas été accompagnés des moyens suffisants.

 

 

Lire la synthèse :    https://nosservicespublics.fr/RESP-2025-synthese.pdf