Pour une justice humaine, pour la défense du service public, de ses
missions, des métiers et pour lui donner les moyens de fonctionner, la
mobilisation des SPIP du 9 octobre est aussi la nôtre !

Il y a près de 44 ans, un tournant majeur pour la justice se produisait. Le 9 octobre 1981, la France,
en abolissant la peine de mort, choisissait la voie de la dignité humaine contre la vengeance, de la
réhabilitation contre l’élimination. Cette date historique consacrait l’idée que même face aux crimes
les plus graves, la justice se doit d’incarner des valeurs qui transcendent.

Le 9 octobre 2025, les personnels des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) se mobilisent à Paris pour défendre leurs missions, leurs métiers et leurs conditions de travail ainsi qu’une justice humaine et réhabilitatrice. L’intervention des SPIP à travers l’ensemble de ces missions concourt à la prévention de la récidive d’actes infractionnels. Ces missions sont essentielles et doivent être sanctuarisées. Or, cela fait maintenant trois ans que les SPIP font face à une crise sans précédent. Pas de recrutement. Des effectifs en berne. Des postes vacants partout : plus de 1200 agents manquent à l’appel.

Les SPIP sont sommés de devenir les pions d’une politique tantôt sécuritaire, tantôt stigmatisante
notamment à l’égard des personnes étrangères qui font l’objet depuis plusieurs mois d’un traitement illégal qui institutionnalise la xénophobie dans une administration d’État : rejet automatique des aménagements de peine, des demandes de permissions de sortir ou de participation aux activités. Les SPIP refusent de voir leurs missions dévoyées au service d’une politique migratoire indécente et au mépris du droit.

La situation budgétaire actuelle aggrave la situation : les budgets d’insertion sont siphonnés, au profit de la détention et des constructions d’établissements pénitentiaires.

Les exigences à l’égard des agent.es augmentent malgré un contexte de pénurie de moyens . Les personnels se retrouvent face à des injonctions contradictoires, conduisant à une perte de sens de leurs actions. Les autres services publics, indispensables à l’action des SPIP, sont tout aussi affamés par des années de politique d’injustice fiscale et sociale.

La mobilisation est l’un des derniers remparts face à la dérive. Comme en 1981, montrons que
l’humanisme peut triompher de la régression. Il est encore temps d’agir.