Face à l’extrême droite : défendre les droits et porter des alternatives

26 septembre 2025

Depuis le scrutin présidentiel de 2002 qui plaçait pour la première fois le Front National au second tour et celui de 2022 où Marine le Pen a affronté Emmanuel Macron, le contexte politique et les stratégies de l’extrême droite ont évolué. En deux décennies, le FN, devenu RN, est passé de 5,5 millions à 13,3 millions d’électrices et électeurs.
Le RN apparait pour une partie des citoyen·es comme la réponse à la crise démocratique et a fait un intense travail de banalisation en surfant sur sa capacité à attirer à lui « des électeurs désabusés qui se préoccupent surtout de leur pouvoir d’achat ou de leur avenir professionnel » selon Luc Rouban (La vraie victoire du RN, Presses de Sciences po, 2022). Son électorat s’est élargi mais demeure différent de celui des autres partis, avec une sur-représentation des catégories populaires et de la jeunesse, particulièrement masculine. Ses électrices et électeurs ont pour point commun un sentiment de manque de reconnaissance. Le déclassement social rend les individus plus perméables à un discours qui repose sur une lecture raciste des injustices. Les « électeurs ordinaires » qui ont basculé dans le vote d’extrême droite, décrits par le sociologue Félicien Faury (Des électeurs ordinaires, Enquête sur la normalisation de l’extrême droite, Seuil, 2024), vivent en tenaille entre des « pressions d’en haut » et des « pressions d’en bas ». Parmi les moteurs du vote évoqués par le sociologue, il y a un fort sentiment d’injustice fiscale et un rejet de « l’assistanat », perçu comme un privilège indu donné à des minorités, mais aussi la dégradation des services publics. La baisse de qualité des services publics alimente l’idée que les ressources sont rares et qu’elles sont injustement captées par d’autres.
Ces constats plaident pour poursuivre le travail de longue date engagé par la FSU, en particulier avec la CGT et Solidaires. Pour lutter contre l’extrême droite, la bataille doit bien sûr se tenir sur le champ des valeurs, mais elle repose aussi sur notre capacité à proposer et défendre un modèle social plus juste.
Les reculs en matière de libertés publiques, de droits sociaux et de services publics renforcent le RN. Face à l’imposture qu’il représente le RN, il est plus que jamais nécessaire de porter des alternatives et de défendre les droits de toutes et de tous.

FSU : Face à l’extrême droite : défendre les droits et porter des alternatives – VISA | Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascites