Communiqué de presse
Les Lilas le 18 décembre 2017
Journée Internationale des Migrants : solidarité et humanité !
Ce jour a été choisi par l’ONU pour combattre les préjugés et sensibiliser l’opinion à la situation des personnes migrantes. Le thème retenu est « Migrations sans danger dans un monde qui bouge ».
Quelle est la réalité ?
« Les migrations ont toujours existé », rappelle Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. Il ajoute qu’elles ne cesseront pas, à cause des conflits, des changements climatiques, des inégalités croissantes et de l’aspiration à une vie meilleure.
La liberté de circulation, prévue par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, n’existe pas pour des centaines de millions de personnes dans le monde.
L’Europe compte 20 millions de ressortissants étrangers ; soit 4 % de sa population globale.
Si la plupart des Européens peuvent voyager sans visa dans une centaine de pays, les ressortissants des pays d’Afrique se heurtent à de nombreux obstacles pour obtenir un visa, faute de quoi ils se trouvent livrés aux réseaux de traite, comme en Libye. Et le dernier sommet européen n’a fait que constater l’échec d’une politique migratoire commune, certains états refusant d’accueillir des réfugiés.
En France, les accords de Dublin ont eu pour effet de fabriquer des sans-papiers, les « dublinés », refusant d’être renvoyés dans un pays où leurs empreintes ont été prises. Le 8 décembre, le Ministre de l’intérieur a demandé aux associations chargées de l’hébergement de signaler les personnes en situation irrégulière : les associations ont refusé de se faire les auxiliaires des préfectures.
Face à l’arrivée de migrant-es en détresse non pris-es en charge par les autorités, contrairement à la loi, de nombreux mouvements citoyens organisent la solidarité concrète et expriment leur refus des politiques migratoires inhumaines.
Aujourd’hui, de nombreuses mobilisations sont organisées en France, comme ce fut déjà le cas samedi dernier à Menton d’où sont expulsé-es illégalement de nombreux mineurs isolés étrangers.
Il s’agit d’exiger l’accueil digne des migrant-es, l’abandon de toutes les poursuites contre les citoyen-nes solidaires, l’abrogation des accords de Dublin, la régularisation des sans-papiers.
La FSU participe à ces mobilisations organisées sur tout le territoire pour exiger solidarité et humanité avec les migrant-es.
CONFEDERATION SYNDICALE INTERNATIONALE
CSI en ligne
Journée internationale des migrants : Le Pacte de l’ONU doit garantir aux migrants des droits égaux et un travail décent
Bruxelles, 18 décembre 2017 (CSI En Ligne) : Alors que près de 244 millions de migrants vivent dans un pays autre que le pays de leur naissance, un record historique, le mouvement syndical international demande que le Pacte mondial de l’ONU sur les migrations garantisse des droits égaux et un travail décent pour les migrants, dont deux tiers sont des travailleurs.
Outre les migrants qui ont quitté leur pays de leur plein gré, dans la majorité des cas en quête d’un emploi, il est estimé que 60 millions de personnes ont été déplacées de manière permanente par la guerre et les conflits armés. À l’heure actuelle, 400.000 déplacés somaliens vivent au Kenya et trois millions de déplacés syriens sont éparpillés à travers le Moyen-Orient et l’Europe. Pendant ce temps, des dizaines de milliers de migrants sont exposés à l’esclavage en Libye. Au cours des deux dernières décennies, plus de 60.000 adultes et enfants ont trouvé la mort alors qu’ils parcouraient des routes de migration terrestres et maritimes périlleuses. Selon les estimations, en 2016, approximativement 5000 personnes se sont noyées en tentant de traverser la Mer Méditerranée depuis les côtes nord-africaines à bord d’embarcations de fortune. Des familles ont également émigré pour fuir la pauvreté et la violence en Amérique centrale. De fait, le nombre de cas signalés de décès de migrants le long de la frontière entre le Mexique et les États-Unis a augmenté de 17% rien qu’au cours de l’année 2017.
Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Le Pacte mondial de l’ONU offre l’occasion d’instaurer un cadre pour la migration des travailleurs qui protège les droits humains et des travailleurs et de coordonner l’action des gouvernements afin d’assurer que les migrants et les réfugiés soient traités avec dignité et aient pleinement accès à l’emploi décent et à la protection en vertu de la loi. Le retrait de l’Administration américaine du Pacte mondial, une abdication de responsabilité flagrante, ne devrait pas dissuader d’autres États membres de l’ONU de poursuivre leurs efforts vers des approches communes qui garantissent la justice et l’égalité. »
La CSI, œuvrant en collaboration avec les Fédérations syndicales internationales dans divers secteurs, appelle à ce que le Pacte mondial garantisse que tous les migrants et les réfugiés aient le droit de s’organiser en syndicats et de négocier collectivement et garantisse en outre l’égalité de traitement et la non-discrimination. Parmi les autres revendications fondamentales figurent également l’élimination des systèmes de séjour « conditionnel » ou de « visa par parrainage » en matière d’embauche de migrants, l’adoption de mesures de promotion du travail décent et du développement durable au niveau, à la fois, des pays d’origine et de destination, l’attention accordée aux droits des migrantes, l’accès à la justice et à la protection sociale, les voies de régularisation et la réglementation de l’industrie du recrutement.
« Les migrations constituent à l’heure actuelle l’un des enjeux primordiaux de l’agenda international, dont l’urgence est exacerbée par le nombre croissant de personnes déplacées par les conflits ainsi que, de plus en plus, par les effets du changement climatique. Nous attendons du processus onusien des solutions qui garantissent la justice et qui contribuent plutôt qu’elles ne nuisent au développement économique et social. Les migrations ont depuis toujours constitué un élément central du développement humain et face à la résurgence des sentiments xénophobes et racistes, attisés par les discours racistes d’un nombre croissant de politiciens, le besoin de solutions globales s’impose plus que jamais pour mettre fin à la discrimination et à la diabolisation auxquelles tant de migrants s’affrontent à l’heure actuelle », a déclaré Sharan Burrow.
La CSI représente 202 millions de membres à travers 163 organisations affiliées nationales dans 331 pays et territoires.
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