"-" Depuis quelques semaines, la conjugaison pour au moins 70 mairies en France se décline comme suit : « si tu es chômeur, ton enfant ne mange pas ». Dans le Val d’Oise, cela s’est doublé de« si tu es enfant de réfugiés, tu ne manges pas non plus ».

"-" Certains enfants passent donc à la moulinette de la discrimination. La FCPE par la voix de son Président Jean-Lacques Hazan a exprimé son indignation : « Il faut cesser d’accepter les refus abusifs de fréquentation des cantines scolaires. » Car il faut savoir que les mairies se mettent en défaut par rapport à la loi. Ces décisions municipales sont le plus souvent retoquées en vertu du principe d’égalité devant le service public, principe établi depuis la proclamation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Pour la FCPE, il est nécessaire de faire voter une loi ou un décret qui s’impose à tous sur le « droit à la restauration scolaire ».

"-" Perdre son emploi est déjà un drame, il faut en plus que les enfants de chômeurs ou de précaires soient stigmatisés.

"-" Luc Chatel, l’actuel ministre de l’Education a botté en touche sur cette question, estimant que les cantines relevaient du domaine des collectivités territoriales et plus de l’Etat depuis 2003. On entend en effet plus les députés sur la suppression des manuels scolaires contenant l’enseignement de la théorie des genres qu’au droit à l’accès pour tous à un repas sain et équilibré pour étudier dans les meilleures conditions.

"-" L’argument souvent invoqué pour refuser les enfants est le manque de place dû notamment au baby boom des années 2000. Or, une décision du Conseil d’ État du 23 octobre 2009 a déjà censuré une telle décision pour une commune du Rhône.

"-" Dans le Val d’Oise, en avril dernier, la mairessse de la ville de Saint-Gratien avait refusé l’accès des enfants de réfugiés à la cantine scolaire. Un collectif composé des parents, d’enseignants et d’élus s’est monté et a imposé la présence de ces enfants à la cantine.

"-" La FSU Val d’Oise soutiendra toute initiative des parents et des enseignants qui s’organiseront afin de permettre aux enfants de manger dans de bonnes conditions et pour que le service public vive concrètement.