SNPES-PJJ/FSU Ile de France : Déclaration liminaire Comité Social d’Administration Île-de-France et Outre-Mer 5 DECEMBRE 2025
Comment peut-on accueillir des adolescent.e.s dans notre société, sans s’interroger
sur l’avenir que nous leur construisons ? Cette génération assiste impuissante : à la
guerre en Ukraine, au génocide en direct à Gaza, à la multiplication des catastrophes
naturelles liée aux changements climatiques, à la hausse croissante des inégalités sur
lequel s’appuie la mondialisation.
Dans ce contexte, le chef des états-majors de l’armée française a déclaré : « la
France doit être prête à accepter de perdre ses enfants ». Ainsi en France, selon les
jours les adolescent.e.s sont, des délinquant.e.s en puissance, ou de la chair à canon.
Pour le SNPES-PJJ/FSU, il est temps de penser à dessiner un avenir pour les
générations qui viendrons après nous. Pour l’administration, cela commence par
repenser la politique de protection de l’enfance, et l’accompagnement des enfants
et des adolescent.e.s sous-main de justice. Le Garde des Sceaux partage enfin notre
constat, les CEF ne sont pas éducatifs. Il est donc temps de faire le bilan des
structures, de 20 ans de gabegie financière, de 20 ans d’échecs éducatifs, de 20 ans
de discours dogmatiques sur l’éducation. Cependant, il ne s’agit pas de vouloir
encore exclure ces jeunes en créant sur les cendres des CEF, des unités éducatives
qui n’en aurait seulement le nom.
Il n’en demeure pas moins que des professionnel.les tant dans le public que dans le
privé se retrouvent dans l’incertitude quant à leur devenir dans ces structures. Le
SNPES-PJJ/FSU IDF aura une vigilance toute particulière à ce que l’administration ne
les traitent pas comme des pions à la merci d’une temporalité politique toujours
dans l’urgence et dans l’effet d’annonce. Le SNPES-PJJ/FSU dénoncera tout
ajustement RH par le déshabillage des équipes en se débarrassant des
contractuel.les, personnels précaires dont l’administration se sert de manière
éhontée. Si le SNPES-PJJ/FSU IDF a toujours dénoncé le modèle CEF comme figure
de proue de la PJJ, il reste attaché à l’accompagnement et à la défense des
personnels.
Pour le SNPES-PJJ/FSU, les hébergements doivent être des lieux où les enfants et
adolescent.e.s aux parcours de vie accidenté peuvent se réparer, grandir et
s’émanciper. Il s’agit aussi de redonner du sens à nos missions, et l’envie à de
nouveaux professionnel.le.s de s’engager à nos côtés.
En effet, le constat du RSU 2024, présenté à ce CSA, est lucide sur certains points.
La PJJ en IDF/OM manque d’attractivité. Les raisons sont multiples, la question
salariale, les conditions matérielles de travail, la perte de sens dans les
hébergements, les milieux ouverts et même dans les UEAJ. Cela se manifeste aussi à
travers l’absentéisme. Nous attendons de l’administration qu’elle fournisse une
analyse plus approfondie sur l’ensemble des causes pour pouvoir adapter son action.
Nous constatons une nouvelle fois un décalage entre les intentions de la DIR IDF/OM
et les moyens dont elle dispose pour les mettre en œuvre. En effet, il existe une
volonté de pouvoir renforcer les moyens sur les terrains, mais les faits sont là, il
existe encore des listes d’attentes structurelles dans certaines unités de milieu
ouvert. Dans ces unités, les professionnel.le.s sont sommé.e.s de prendre en charge
des adolescent.e.s sans avoir le temps de mettre en œuvre un accompagnement
éducatif et pluridisciplinaire. Les annonces du ministre de la justice sont bien
insuffisantes face aux besoins repérés et une musique de fond se fait entendre, à
savoir que les services de milieu ouvert devraient davantage s’adapter au temps de
la procédure plutôt qu’au temps des adolescent.es et jeunes majeur.es que nous
accompagnons.
La DIR IDF/OM doit comprendre que le SNPES-PJJ/FSU n’attend rien des promesses
mais veut des actes. Une nouvelle fois, nous exigeons un plan d’urgence pour la PJJ
en IDF et OM :
• La baisse des normes de prise en charge des professionnel.les : 20 jeunes
maximum par éducateur.trice en milieu ouvert
• Pour les psychologues et les assistant.es de service social, un.e jeune est égale
à une mesure plus particulièrement dans les MJIE
• Le doublement des postes de psychologue sur chaque unité de milieu ouvert
et des créations sur les UEAJ.
• La création de nouvelles structures d’hébergement réellement éducative du
service public sur le territoire
• Le soutien des UEAJ et un déploiement concret du Plan Insertion
(recrutement PT)
• La NBI et le CTI pour toutes et tous
• Le renfort des effectifs de la DIR (siège) et notamment sur le service RH
• Un plan de titularisation urgent des contractuel.les pour celles et ceux qui le
souhaitent, avec une formation adaptée.
• Des propositions de postes aux futur.es sortant.es d’école équivalent à 100%
des postes restés vacants à la mobilité, à l’issue du plan de titularisation des
contractuel.le.s
Nous pouvons résumer tout cela en une phrase : le SNPES PJJ FSU IDF/OM exige que
l’administration fasse des choix budgétaires permettant aux professionnel.les de
dégager du temps dévolu à sa mission première : l’accompagnement éducatif.
VAL D’OISE