Pendant que se mène la bataille sur les retraites, le gouvernement prépare, avec le projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale, de nouvelles régressions dans le droit fil des précédentes. Au nom de la réduction des déficits, le plan a pour unique objectif de réaliser 2,4 milliards d’euros d’économies, sans autre préoccupation que celle de ne pas fâcher le Medef, et les marchés. Aucune perspective n’est offerte pour améliorer le système de santé alors que les hôpitaux publics sont asphyxiés et que la prévention reste un parent pauvre.
Diminution du taux de remboursement (35 à 30%) des médicaments à vignette bleue, augmentation du ticket modérateur d’actes médicaux en milieu hospitalier, (de 91 à 120 euros), limitation du remboursement à 100 % des soins pour le diabète et l’hypertension…Une nouvelle fois, on restreint la prise en charge de l’assurance maladie obligatoire, pour la transférer vers les complémentaires santé, dont les assurances privées à but lucratif. Mutuelles ou assurances vont devoir augmenter leurs cotisations pour faire face à ces nouvelles prises en charge, auxquelles se rajoute la taxation des « contrats responsables » des complémentaires, qui va contribuer à ne plus différencier les complémentaires entre elles. Au final, ce sont donc bien les assurés sociaux qui paieront. Beaucoup renoncent déjà aux soins, mettant en danger leur vie. La situation sanitaire ne peut dans ces conditions que se dégrader.
Aucune mesure n’est annoncée pour améliorer la politique familiale et, dans un contexte social difficile, la revalorisation des prestations familiales est limitée à 1,5% (inflation prévisionnelle). Le versement de la Prestation d’Accueil du Jeune Enfant qui se faisait à la naissance sera repoussée d’un mois : une économie de 64 millions sur le dos des familles.
Refusant de mettre en débat le financement de la sécurité sociale, de reconnaître le poids du chômage dans le manque de recettes, de revenir sur les exonérations de cotisations sociales, le gouvernement continue sans vergogne à vouloir faire payer toujours plus les malades. Des malades dont il se soucie bien peu, tant l’ambition manque en terme de politique de santé publique dans ce PLFSS. Ce budget qui s’accompagne de la fermeture de structures de proximité va aggraver les difficultés d’accès aux soins des personnes les plus vulnérables. Et l’inquiétude grandit sur la prise en charge solidaire de la perte d’autonomie avec des propositions visant à substituer à l’APA une assurance privée obligatoire ! Un débat qui devrait venir courant Novembre.
La FSU s’indigne de ces rafistolages qui pèsent sur les assurés sociaux. Il faut débattre du financement de la protection sociale pour la développer.
Retraites, santé, famille, c’est bien la sécu qu’il faut sauver !