Chasser le naturel, il revient au galop. L’UMP reprend ses thèmes favoris : le dépistage précoce. On avait déjà eu droit au rapport Bénesti en 1994/1995 qui proposait le dépistage « à risque » dès la crèche, on a maintenant un rapport de l’Education nationale proposant un dépistage en grande section maternelle immédiatement mis à l’index par les syndicats enseignants et les parents d’élèves.
Ce livret d’ « aide à l’évaluation des acquis en maternelle » propose en effet un classement des élèves en trois catégories « RAS (rien à signaler) », « à risque », ou « à haut risque » après une série d’épreuves entre novembre-décembre. Les élèves des deux dernières catégories seraient ensuite pris pour des séances d’ « entraînement quotidien », après quoi, un bilan serait fait sur la période mai-juin.
La FCPE a immédiatement réagit en caractérisant ce projet de « honteux » et ressemblant de près a un examen médical (confidentiel et déjà utilisé par les médecins scolaires) pour établir des bilans de santé des élèves de CP.
Pour le SNUIpp, il est « inacceptable » de déclarer qu’un élève de maternelle est « à risque » et il rejette cette confusion entretenue entre difficultés scolaires et troubles du comportement. Apprendre est un processus continu et il n’est pas question de faire le « tri ».
Est-ce que l’on cherche à établir un palmarès des meilleures maternelles par cette nouvelle politique d’étiquetage ? On aurait tout le loisir de le croire. La maternelle n’a jamais été le domaine de la « compétition » et doit rester un lieu où les apprentissages ne sont pas sanctionnés.