18 avril 2020

Pas de réouverture des écoles sans garanties sanitaires

Dans son allocution du 13 avril dernier, le président de la république a annoncé la réouverture progressive des écoles le 11 mai. Alors que cette date n’est pour l’heure validée par aucune autorité sanitaire, le choix du gouvernement semble surtout guidé par la reprise de l’activité économique. Quelle que soit la date qui sera effective, un certain nombre de conditions sanitaires devront être respectées et le SNUipp-FSU en propose une liste.

Seule la santé de toutes et tous doit guider le processus de déconfinement. Il doit, dans la logique du confinement lui-même, d’abord répondre aux enjeux sanitaires de la propagation du Covid19 et viser la protection des populations. Aussi, dans la mesure où aucune autorité sanitaire ne conforte le choix du 11 mai, cette date de déconfinement semble prématurée au vu de l’évolution de l’épidémie, et ce, quelles que soient les conditions. Il ne faut donc pas précipiter le déconfinement sous prétexte de vouloir relancer l’économie au plus vite.

La réouverture des écoles ne pourra donc se faire qu’en respectant une série de conditions clairement identifiées pour ne pas mettre pas en danger l’ensemble de la société. Ce processus de reprise de l’école devra être approuvé par la communauté scientifique et médicale.

Il s’agit d’imposer un niveau de protection optimum des personnels et des élèves pour ne pas créer de potentiels « clusters » scolaires qui relanceraient l’épidémie. Il faut s’appuyer et tirer des leçons de l’exemple des écoles ouvertes pour l’accueil des enfants des personnels indispensables à la gestion de la crise qui montre que la contamination en leur sein est loin d’être exclue. Le passage à une plus grande échelle de l’accueil des enfants n’est pas sans risque.

La réouverture des écoles ne réglera pas le problème des inégalités qui ont été mises en lumière durant le confinement. Le retour à l’école devra monopoliser les personnels spécialisé, médicaux, sociaux pour prendre en compte toutes les difficultés et engager une réflexion pour bâtir une école qui permette durablement de lutter contre les inégalités. Par ailleurs, alors qu’il semble inenvisageable d’accueillir tous les élèves en même temps pour des raisons sanitaires, tous les élèves devront néanmoins être accueillis dans les écoles.

La période de retour à l’école ne peut en outre aucunement s’accompagner de pressions sur le programme. Rappelons que, si l’école à la maison n’était pas l’école, l’école sous pandémie ne sera pas davantage l’école.

C’est uniquement si ces conditions sanitaires et pédagogiques sont respectées, avec l’aval la communauté scientifique et médicale, que les écoles pourraient être ré-ouvertes. Nier les conséquences prévisibles d’une réouverture des écoles sans les précautions nécessaires constituerait une faute grave….

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