Compte-rendu de la réunion ministérielle concernant les aspects sanitaires du 25 août 2021

Le ministère a organisé un échange sanitaire avec les organisations syndicales dans le cadre de la préparation de la rentrée.

La FSU est revenue sur la forme des annonces de ces derniers jours. Entre les premières déclarations sur le protocole le 28 juillet, en plein coeur de l’été, et des informations apportées dans un article payant dimanche matin, le ministre continue de privilégier une communication médiatique avant l’information aux personnels, insupportable !

La FSU a rappelé que le niveau choisi pour le protocole (niveau 2 pour la métropole) posait questions : sur quelles bases a été prise cette décision ? Quels sont les indicateurs qui définissent les seuils qui permettent de passer d’un niveau à l’autre ?

Les interrogations des scientifiques sont nombreuses : le niveau 2 paraît peu adapté à la situation de certains territoires. Il pourrait être possible de renforcer les mesures sur la cantine, moment où les élèves ne portent pas de masques : par exemple, mixer le niveau 2 et le niveau 3 pour la cantine, afin de passer au niveau 3 ?

La FSU a alerté sur la situation particulière des territoires ultra marins, Antilles, Guyane, Polynésie.

Réponse du ministère : plusieurs indicateurs sont utilisés pour choisir le niveau du protocole : taux d’incidence, dynamique de l’épidémie, couverture vaccinale, situation hospitalière. Mais aucun seuil n’a été défini pour préciser le passage d’un niveau à l’autre au motif que c’est une combinaison de critères qui préside à la décision.

Au regard de la situation dans les Antilles, le conseil de défense qui se tient aujourd’hui permettra de statuer sur les décisions relatives à la rentrée, en particulier un possible report de la rentrée.

Vaccination des élèves dans le 2d degré

La vaccination en milieu scolaire peut permettre de proposer la vaccination à des élèves et des familles volontaires mais éloignés de centre de vaccination. La FSU a rappelé que cette opération devait être anticipée afin qu’elle se passe au mieux et ne désorganise pas les EPLE. Cela implique de répondre à des questions précises : qui va recueillir les consentements des familles ? Qui aura accès à l’information sur le statut vaccinal des élèves ? Qui va encadrer les élèves sur cette opération ? La FSU a alerté sur le fait que cette opération ne devra pas peser sur les vies scolaires, déjà en sous effectifs et sous tension.

Le ministère a apporté quelques précisions sans répondre à toutes les questions : c’est le « pragmatisme » qui guidera toutes les opérations. Les centres de vaccination pourront être dans l’établissement, dans des centres éphémères, ou des déplacements pourraient être organisés dans des centres existants. Le choix des lieux sera fait en fonction des taux de vaccination, afin d’identifier les besoins. La vaccination sera réalisée par les équipes mobiles des ARS, mais les vies scolaires pourront être sollicités ponctuellement sur l’encadrement et la surveillance de ces opérations . Les médiateurs LAC recrutés l’an dernier pourraient venir en appui et des moyens supplémentaires en vie scolaire pourraient aussi être recrutés (698 emplois)

Il reste encore des questions sans réponse : quel traitement pour les documents de consentement familial, quel encadrement des déplacements, quelle surveillance des élèves sur ce temps ? La reconduction des moyens en médiateurs ne sera pas suffisante surtout si le ministère affiche un objectif d’une opération rapide et importante.

Règles d’éviction des élèves

La FSU avait déjà pointé le trouble occasionné par les déclarations du ministre, l’emploi du mot « évincé » et les implications de cette mesure.

Le ministre a précisé ces derniers jours que le statut vaccinal des élèves cas contact à risque serait déterminé sur la base des déclarations des familles. Cela fragilise la doctrine ministérielle et montre bien les problèmes posés par cette règle. La FSU a donc demandé que soit précisée la définition des cas contacts à risque, mais aussi de déterminer une règle de gestion des cas contacts à la fois plus simple et qui assure une protection efficace des personnels et des élèves. Il reste encore des questions sans réponse, notamment sur les personnels qui auront accès au statut vaccinal des élèves, faudra-t-il vérifier les attestations des parents etc. ?

La FSU a aussi demandé que des chiffres fiables, en open data, soient produits régulièrement sur la situation dans les collèges et lycées : nombre de cas positifs, élèves mis en éviction, nombre de tests etc.

Tests

Dans le premier degré, l’objectif est fixé à 600 000 par semaine à la fois massifs et ciblés.

Le ministère a précisé que des opérations de tests ciblés auraient lieu dans les établissements du second degré, notamment dans les zones de circulation active du virus. Ces annonces restent trop imprécises, alors même que les opérations de tests sont d’une réelle utilité. Les échecs de l’an dernier sont liés à la fois à une mauvaise organisation et une communication peu pédagogique et efficace.

La FSU a demandé un vrai changement de stratégie sur les tests à l’instar de ce que demandent Fontanet et Lina du conseil scientifique. A l’école primaire, ce sera un des seuls moyens de prévenir puisque nous n’aurons pas de vaccination. Nous vous demandons une concertation entre ministère, scientifiques, syndicats, parents sur le développement de tests réguliers qui permettraient une vraie prévention plutôt que de fermer les classes. Il faut aussi une véritable campagne de communication sur la nécessité pour les parents d’accepter les tests, rien n’a été fait l’année dernière. On peut afficher un nombre de tests à réaliser chaque semaine, lorsque le taux d’acceptation n’est pas suffisant, il y a des élèves qui passent à travers les mailles du filet.

La FSU a rappelé que des opérations de tests avaient été menées, dans le cadre d’échantillons représentatifs : quels sont les résultats et analyses scientifiques ? Il est indispensable de poursuivre ces opérations pour avoir des informations fiables sur l’état de la circulation du virus dans les établissements scolaires. Des expérimentations doivent aussi avoir lieu sur la base de certains expériences à l’étranger (tester massivement pour éviter l’isolement).

Dans l’attente, le ministère doit rapidement renforcer les opérations de tests dans le second degré, en tirant les leçons de l’an passé

Sorties scolaires

La FSU a rappelé que des problèmes risquaient de se poser rapidement : pour certains lieux de sortie, le pass sanitaire est exigé. Or certains élèves ne sont pas encore vaccinés et pourraient donc ne pas pouvoir participer à ces sorties, en particulier s’ils n’ont pas accès à des tests gratuits. La FSU a rappelé qu’il n’était pas question de faire le tri entre les élèves et que les sorties pédagogiques relevaient de l’obligation scolaire. Des précisions doivent être apportées rapidement, d’autant plus que les sorties se programment très tôt dans l’année.

Le ministère a répondu que des précisions seront apportées après la rentrée. ( !!!)



Équipements des établissements


La FSU a pointé que si le ministre reconnaît désormais l’importance de l’aération, il reste à passer aux actes. De nombreux établissements ne sont pas encore équipés après 18 mois de crise sanitaire. Il est indispensable d’accélérer le processus d’équipement, surtout dans le contexte du variant Delta.

Le ministère fera un point avec les collectivités territoriales mercredi 25/08, tout en précisant que les « association d’élus n’expriment pas de tension sur la questions ». Aucune réponse n’a été apportée à notre question sur le volume de la dotation financière pour aider les collectivités évoquées par le ministre ces derniers jours.

300 000 masques sont en cours d’acheminement dans les établissements pour les personnels, ainsi que 45 000 masques inclusifs.



Continuité pédagogique


Le cabinet annonce qu’il y a eu une préparation en amont cet été et que les ENT seront efficaces et opérationnels. L’accès au CNED a par ailleurs été sécurisé pour anticiper l’accès pour les élèves.

Circulation aux abords des écoles

La FSU a posé la question du port du masque en extérieur aux abords des écoles. En période de rentrée (mais pas que), les mouvements de population (parents d’élèves, grands-parents) sont importants aux abords des écoles voir même dans la cour le jour de la rentrée. Doit-on exiger le port du masque dans ces endroits où les regroupements seront importants ?

Le ministère répond que cela se fait en liaison avec les préfets et que l’on adopte le droit commun.