Communiqué FSU95

Cergy le 30 mai 2022

La publication des résultats d’admissibilité aux concours externes montre que dans le premier comme le second degré, le nombre de nouvelles enseignantes et nouveaux enseignants réellement recruté-es sera très inférieur au nombre de postes ouverts aux concours et donc aux besoins du terrain.

La volonté inavouée du ministère est pourtant bien de favoriser le recours aux contractuel-les que pourtant les rectorats peinent à recruter.

Depuis 6 mois, le ministère refuse de publier les chiffres des inscrit-es aux différents concours. Il s’est donc évertué à cacher l’ampleur des effets de la réforme qu’il a imposée à toute la profession, alors que le vivier de candidat-es ne cesse de se réduire depuis 20 ans.

Aucun dispositif censé accompagner la réforme (PPPE, alternant-es-contractuel-les, AED en préprofessionalisation) ne fait le plein. Les résultats parus ces derniers jours prouvent que la crise de recrutement est systémique – faute, notamment, de réelle revalorisation et d’amélioration des conditions de travail – voire volontaire.

Le bilan des 5 années écoulées sous la présidence d’Emmanuel Macron et le ministère de Jean-Michel Blanquer s’avèrent catastrophiques, nous sommes face à une crise du recrutement sans précédent. Nos métiers ont perdu beaucoup de leur attractivité, beaucoup de candidat.e.s ou candidat.e.s potentiel.le.s hésitent à s’engager notamment sur le long terme !

Malheureusement de nombreuses professions de l’éducation nationale sont concernées : professions enseignantes, de santés, d’accompagnement, du social, etc.

L’opération de job-dating mise en place par le rectorat de Versailles le 31 mai dans le Val-d’Oise prouve l’urgence dans laquelle nous sommes. Le rectorat l’a bien compris, mais enseigner est un métier qui s’apprend, on ne s’improvise pas enseignant. Ce mode de recrutement n’est qu’un palliatif que ne peut être un mode de recrutement satisfaisant !

Cela pose également la question du report du concours en fin de Master2. La validation de ce master se faisant de façon concomitante avec le concours, cela entraîne une immense charge de travail pour les candidats enseignants. Par ailleurs ce report recule d’un an l’entrée en stage rémunérée.

Un bon nombre d’entre eux risque de préférer être recruté comme professeurs contractuels plutôt que de subir cette année de Master2.

Il s’agit bien là d’une volonté délibérée de s’attaquer à notre statut.

La FSU avait alerté sur les conséquences structurelles immédiates de la réforme. Le ministère, en niant l’expertise de la FSU, prouve son mépris du service public d’éducation (enseignant-es et élèves).

Il est urgent de réagir pour assurer un recrutement pérenne, à hauteur des besoins et sous statut : il faut des mesures d’urgence pour l’augmentation du salaire des enseignants ainsi que de l’ensemble des personnels de l’éducation (AED, AESH…). Pour les enseignants, il faut à minima une revalorisation des grilles indiciaires pour rattraper le retard de 600 € mensuels mesuré au bout de 15 ans d’ancienneté avec la moyenne des pays de l’UE. Et dès maintenant, le doublement de l’ISAE et une prime d’équipement de 500 € annuels.

La FSU confirme son mandat de l’instauration de prérecrutements massifs pour tous les personnels de l’éducation nationale sans contrepartie de service, seule solution pour générer un flux suffisant de candidatures, et l’instauration d’un plan pluriannuel de recrutements.

L’heure est grave, en mettant en cause le principe du recrutement par concours c’est le statut et par ricochet la fonction publique que le ministère vise. Cela s’inscrit dans une politique néolibérale de classe.

La FSU continuera de lutter pour une fonction publique dotée de moyens humains et matériels permettant de la rendre efficiente.