Monsieur le Préfet, Monsieur l‘Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs

Depuis plus d’un an et demi, le Président de la République et le gouvernement s’efforcent d’imposer des mesures ultra libérales qui ont pour but de transformer en profondeur la société française. C’est ainsi qu’ils remettent en cause entre autre l’ensemble des services publics dans notre pays. Même si la crise économique d’une part et le poids des luttes sociales d’autre part ont entraîné des réorientations, les objectifs du gouvernement restent identiques. Il argumente sur le fait que la France serait moins touchée que d’autres pays développés par la crise parce que les protections sociales servent d’amortisseurs aux effets de celle-ci. Pourtant il poursuit les remises en cause réactionnaires de notre modèle social (héritage du Conseil National de la Résistance) par des réformes néfastes.

Mais cette politique ne passe pas aussi facilement qu’ils le souhaiteraient. Les Français confirment leur attachement au service public. Partout des mobilisations se construisent obligeant le gouvernement à des concessions encore trop limitées : le report de la réforme des lycées, 1 500 postes de Rased récupérés sur les 3 000 suppressions programmées , gel des suppressions de postes dans le supérieur, la prise en compte partielle de la revendication du pouvoir d ‘achat en Guadeloupe. Tout cela semblait in envisageable il y a quelques mois : les actions menées ont contraint le gouvernement à revoir sa copie. D’autant que les grèves du 29 janvier et du 19 mars ont été soutenues par plus des deux tiers des Français.

Mais le compte n’y est pas.

Le gouvernement n’a pas répondu aux attentes et aux revendications des personnels, et pire encore, il a répondu par la négative à l’exigence de l’abandon des suppressions de postes dans la Fonction Publique : 30 000 pour cette année 2009. Il poursuit là sa logique du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Pour le ministère de l’Éducation Nationale, c’est 13 500 postes retirés au budget 2009 qui s’ajoutent aux ponctions antérieures. Il n’a pas non plus répondu aux revendications salariales.

C’est dans ce contexte que nous est proposée la carte scolaire dans notre département pour la rentrée.

Dans le premier degré, 1103 élèves de plus seront scolarisés dans les écoles maternelles et élémentaires . Dans les faits, il y aura 10 emplois créés au titre de la démographie mais 42 postes de Rased de moins et 9,5 postes de mise à disposition retirés.

La dotation de 10 postes pour le Val d’Oise à la rentrée 2009 ne permettra pas de répondre aux attentes des 823 écoles. Concrètement, il est clair que le taux d’encadrement ne connaîtra pas d’amélioration, pas plus que la situation du remplacement des congés courts notamment… Quant à l’aide aux élèves les plus en difficulté, la diminution des postes de RASED aura des conséquences sur la prise en charge spécifique qui leur est nécessaire. Donner plus aux élèves qui ont le plus besoin, assurer des interventions préventives quand apparaissent les difficultés scolaires pour qu’elles ne se transforment pas en échec massif devient de plus en plus difficile. Les conditions d’enseignement ne s’améliorent pas au contraire.

A la FSU, nous ne croyons pas que l’aide personnalisée remplacera les Rased , nous dénonçons aussi le fait que tous les élèves aient perdu deux heures d’enseignement hebdomadaires et que le temps de rencontre avec les parents d’élèves soit rendu difficile avec la suppression des cours le samedi matin.

Dans le second degré, les mesures concernant les postes à la rentrée prochaine se traduisent par la suppression de 75 postes vacants en lycée et 57 postes en collèges (en général des départs à la retraite) et 44 postes occupés en lycées, 56 en collèges soient un total de 238 suppressions. Le total des créations est de 33 en lycées et 51 en collèges soit 64 postes. Concrètement, il y aura 148 enseignants de moins l’an prochain dans les lycées et collèges du département dont 100 mesures de carte scolaire. La baisse démographique évoquée devrait être l’occasion d’améliorer les conditions d’enseignement, d’autant qu’elle est relative :(en moyenne – 18 élèves par lycée) et provisoire, les effectifs s’étofferont de nouveau en 2010. Les besoins continuent pourtant d’exister et sont couverts par le biais des heures supplémentaires, par une charge de travail accrue pour les enseignants et un nombre moindre d’adultes dans les établissements.

Le parallèle 1er et 2nd degré est pour le moins troublant : pour 1103 élèves de plus dans les écoles maternelles et élémentaires, le ministère accorde une dotation de 10 postes, pour 1500 élèves de moins dans le secondaire : 148 postes sont supprimés .

Dans l’Éducation, nous vivons une crise qui se traduit par des réformes à marche forcée, sans réelle concertation ni prise en compte de l’avis des personnels, de leurs représentants et plus largement de la communauté éducative. Chaque année apporte son lot de régressions. En 2008- 2009, c’est l’acte de décès des IUFM, la diminution d’un tiers du nombre de places au concours, le début du démantèlement des Réseaux d’aide spécialisée, la mise en place annoncée aujourd’hui des jardins d’éveil pour les enfants de 2 à 4 ans, la suppression du samedi matin des atteintes au droit de grève par la mise en place du SMA, la remise en cause de la transparence dans les opérations de carte scolaire dans le second degré avec la non communication des TRMD, la réforme des lycées qu’on voudrait maintenant imposer par le biais de l’expérimentation, la suppression des BEP puis des Bac Pro en quatre ans ,les programmes du primaire, la politique de gestion des établissements par les résultats sont d’autres atteintes au service public d’éducation,

Au moment où la crise économique frappe de plein fouet les familles et les salariés, l’Éducation Nationale comme tous les autres services publics devrait disposer des moyens pour faire vivre l’égalité et la justice sociale Au pays du travailler plus pour gagner moins, on continue de distiller des primes et heures supplémentaires alors que diminuent l’emploi et les recrutements.

Alors pour la FSU, la mobilisation des personnels reste d’actualité car nous mesurons que les conditions de la rentrée risquent d’entraîner une nouvelle dégradation.

Nous demandons au gouvernement un moratoire des suppressions de postes.

Avec l’ensemble des organisations syndicales du département, nous appelons les salariés du public et du privé à manifester le 29 avril à Cergy et à rejoindre les cortèges unitaires du 1er mai.